Le député de l’Aisne René Dosière (app. PS) a demandé vendredi « qui » payait les vacances du président de la République Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis, estimant leur coût supérieur à sa rémunération annuelle. « Officiellement, la rémunération du président, qu’il fixe lui-même, est en gros de 6.000 euros par mois », a rappelé l’auteur de L’argent caché de l’Elysée, alors que selon des organes de presse, M. Sarkozy irait séjourner dans une villa qui se loue à près de 22.000 euros par semaine.
Une telle dépense « ne peut pas être supportée par le président puisqu’elle représente -si l’on ajoute le transport - davantage que (sa) rémunération annuelle », a estimé M. Dosière. « Quel Français peut consacrer à ses vacances la totalité de son salaire annuel ? », s’est-il demandé.
« C’est donc le budget de l’Elysée qui en assure le coût, alors même que le président dispose de plusieurs résidences officielles, en particulier le fort de Brégançon » (Var) prévu pour les villégiatures, a dénoncé le député. L’Elysée s’est refusé à tout commentaire, arguant de son refus de même confirmer que M. Sarkozy prenait ses congés aux Etats-Unis.
M. Sarkozy a déposé après son élection une déclaration faisant état d’un patrimoine totalisant 2,04 millions d’euros, principalement en assurance-vie. En janvier dernier, son équipe de campagne avait précisé qu’il avait payé pour la première fois un impôt de solidarité sur la fortune en 2006, pour une base imposable d’environ 1.137.000 euros. René Dosière, qui estime que les vacances de M. Sarkozy soulignent « toute l’ambiguïté du budget de l’Elysée », juge nécessaire que le « flou » qui entoure ce dernier soit « éclairci », avec une distinction claire entre dépenses personnelles et publiques du chef de l’Etat.
« Nettement insuffisante », la rémunération annuelle du président, dont « on n’a pas à juger l’utilisation », doit être « revalorisée », a-t-il affirmé. Rappelant que « le financement public a prévu qu’il y ait une résidence pour le chef de l’Etat, qui est Brégançon », M. Dosière a souligné que les contribuables « paient deux fois » si le président part à l’étranger, en affirmant qu’il posait « la même question » quand le couple Chirac partait en vacances à l’île Maurice.
« Je reconnais bien que ce (Brégançon) n’est pas l’idéal, mais Brégançon est fait pour cela... », a-t-il souligné, ajoutant : « A ce moment-là, supprimons Brégançon, on le vend. Il n’y a pas besoin d’un lieu de villégiature si le président va ailleurs ». M. Sarkozy a séjourné à plusieurs reprises à Brégançon depuis son élection, y passant des week-ends en famille.